En Belgique, comme dans les pays démocratiques, la justice est indépendante des gouvernants. Elle est un des piliers d’un État de droit. Un jugement doit donc respecter les lois et celles-ci respectent les droits humains. Si l’on parle de procès, celui-ci doit suivre certaines règles ; par exemple, la personne jugée être défendue par un avocat, les juges sont indépendants…
En Iran, comme en Chine, en Arabie saoudite et dans d’autres pays gouvernés par des dictateurs, l’État de droit n’existe pas : la justice n’est pas indépendante, mais liée au chef de l’État et au pouvoir. Autres caractéristiques des dictatures : les lois doivent respecter les grands traités internationaux qui protègent les droits humains, comme la liberté d’expression ou de réunion ou encore l’égalité des femmes et des hommes.
Mots-clés associés à cet article : État de droit , Peine de mort , Iran , Femme, vie, liberté , Mohammadi (Sharifeh)

Femme, vie, liberté
En 2022, Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans, est arrêtée à Téhéran par la police des mœurs de la République islamique d’Iran. Motif ? Des cheveux dépassaient de son voile… La jeune femme meurt trois jours plus tard à la suite des tortures et coups infligés par la police.
Sa mort provoque d’importantes manifestations très sévèrement réprimées par la police.
Nait alors le mouvement « Femme, vie, liberté », qui s’insurge contre les inégalités et la répression. En réaction, les autorités de l’Iran condamnent davantage de manifestants et opposants à la peine de mort. À ce jour, elles ont emprisonné et exécuté des centaines de personnes, sans procès équitables.
Arrêtée, emprisonnée, maltraitée
Un exemple récent : Sharifeh Mohammadi.
Sharifeh Mohammadi, 45 ans, se bat pour l’abolition de la peine de mort ; elle soutient également des femmes emprisonnées parce qu’elles s’opposent au pouvoir en place. Elle a aussi été membre d’un Comité pour la création d’organisations de travailleurs militant en faveur des syndicats…
Elle a été arrêtée le 5 décembre 2023 et emprisonnée dans différents centres de détention. Privée de contact avec sa famille, elle y a été maltraitée, torturée, interrogée sans assistance d’un avocat à propos de son soutien aux femmes détenues et de son opposition à la peine de mort. Elle a aussi été accusée d’avoir des contacts avec un groupe opposé à l’Iran, ce qu’elle a toujours nié.
Deuxième condamnation à mort
Sharifeh Mohammadi a été une première fois condamnée à mort pour « rébellion contre l’État ». En octobre 2024, sa condamnation à mort a été annulée et son dossier a dû être réexaminé par une autre juridiction.
Mais, le 19 décembre 2024, Sharifeh Mohammadi est de nouveau condamnée à la peine de mort. L’audience a duré trente minutes et elle n’a pas pu y assister. Elle s’est connectée depuis la prison pour une vidéoconférence de seulement vingt minutes. Son avocat n’a pu la défendre que dix minutes. Ses activités pacifiques pour défendre les droits humains ont été considérées comme des preuves d’actes d’opposition à l’État iranien.
Une pétition peut être signée sur le site d’Amnesty International pour la libération de Sharifeh Mohammadi.
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