C’était le 11 janvier 2024. Le Sporting de Charleroi rencontrait l’Union Saint-Gilloise. Au cours du match, des supporters du Sporting – les Storm Ultras – ont allumé des fumigènes, ce qui provoqua deux interruptions de la rencontre. Auparavant, ces supporters avaient déjà plusieurs fois provoqué des incidents et perturbé des matchs.
Vu la répétition d’importants incidents et du non-respect du règlement d’ordre intérieur, le club de Charleroi interdit l’entrée aux stades, à domicile comme en déplacement, à 63 supporters carolos. Ce que n’acceptent pas 29 supporters.
Mots-clés associés à cet article : Défense , Football , Droits de la défense , Sanction , Interdiction de stade , Sanction collective

Ces 29 supporters interdits de stade s’adressent alors à la Justice.
Celle-ci vient de juger le conflit entre ces supporters et leur club.
Des supporters soulagés
Le 25 mars 2025, le tribunal de première instance de Charleroi a suspendu l’interdiction de stade, avec effet immédiat. Comment expliquer cette décision ?
De son côté, le Sporting estimait avoir assumé ses responsabilités de club. Celui-ci est toujours responsable de ce qui se passe chez lui. La décision d’exclusion visait à garantir la sécurité dans ce stade, ce que lui impose la loi.
De leur côté, les supporters disent qu’ils n’ont pu ni se défendre ni s’opposer aux décisions du club.
Pas de sanction collective
Le tribunal a clairement condamné l’augmentation d’incidents liés aux supporters des Storm Ultras. Il reconnait le pouvoir du règlement d’ordre intérieur du club, règlement que tous les abonnés doivent connaitre et respecter. Si ce n’est pas le cas, ils peuvent effectivement être interdits de stade.
Cependant, dit le jugement, « aucun procès-verbal, aucune image, aucun avertissement, aucune publication n’avait été produit dans cette affaire permettant une identification précise. Il y a bien un groupe responsable de ces incidents à répétition mais pas de preuve qu’ils soient le fait de l’un ou de l’autre des supporters ».
Or, dit le tribunal, les interdictions de stade doivent s’adresser à des individus, elles ne peuvent pas être collectives. Ici, non seulement l’interdiction est collective, mais les supporters portaient des cagoules donc n’étaient absolument pas identifiables. Il est, par exemple, impossible de savoir qui a allumé les fumigènes.
C’est pourquoi l’interdiction a été suspendue. Les 29 membres des Storm Ultras ont donc eu gain de cause. Et cette décision concerne tous les supporters exclus, même ceux qui n’ont pas porté ce litige contre leur club devant le tribunal.
Attention cependant
L’avocat des supporters a conclu ce procès par une claire mise en garde : « Si vous ne respectez pas le règlement d’ordre intérieur du stade, la prochaine fois, ne vous attendez pas à ce que le tribunal soit aussi généreux, si vous êtes identifiés ».
Il faut préciser également que cette affaire n’est pas celle déclenchée par le placement de fumigènes actionnables à distance sous certains sièges des supporters du Standard lors du match de dimanche dernier, le 6 avril 2025, à Charleroi, dont la presse s’est fait l’écho et dans laquelle la Justice pourrait aussi intervenir.
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