L’actualité commentée

Juillet 2020

Un boycott est une manifestation de la liberté d’expression

Le 16 juillet 2020

En 2005, des organisations palestiniennes ont lancé une campagne internationale baptisée « Boycott, désinvestissement, sanctions », communément appelée BDS.

Mots-clés associés à cet article : Liberté d’expression , Boycott , Palestine , Israël

"Varene blir skikkelig merka" by Magne is licensed under CC BY-NC-ND 2.0

En 2009 et 2010, à la suite d’un appel du Collectif Palestine 68, une association défendant les droits des Palestiniens, des militants ont appelé les clients d’un hypermarché de la région de Mulhouse à boycotter les produits importés d’Israël. Pour eux, acheter ces produits correspond à approuver la politique du gouvernement israélien, politique qu’ils contestent.
Les tribunaux français ont réagi différemment aux actions menées suite à cet appel au boycott. Ils ont parfois blanchi les manifestants pro-palestiniens et les ont parfois condamnés, les juges estimant alors qu’ils appelaient à une discrimination économique envers des personnes à cause de leur nationalité.

Un débat dans la communauté internationale

Le 11 juin 2020, la droit international par l’État d’Israël et la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés sont en débat dans la communauté internationale, partout dans le monde.
Elle cite une intervention du rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction. Lors de l’assemblée générale de l’ONU en septembre 2019, ce rapporteur a rappelé qu’en « droit international, le boycottage est considéré comme une forme légitime d’expression politique, et que les manifestations non violentes de soutien aux boycotts relèvent, de manière générale, de la liberté d’expression légitime qu’il convient de protéger ».

Le boycott est légal

La Cour européenne des droits de l’homme estime donc que les militants ont fait usage de leur liberté d’expression et que, « par nature, le discours politique est souvent virulent et source de polémiques. Il n’en demeure pas moins d’intérêt public, sauf s’il dégénère en un appel à la violence, à la haine ou à l’intolérance ».

La Fédération internationale des droits de l’homme et la Ligue des droits de l’homme soulignent que la décision de la Cour européenne des droits de l’homme « met en évidence que la critique des autorités israéliennes et l’usage des moyens pacifiques pour s’opposer à leur politique ne sauraient être confondus avec une manifestation d’antisémitisme ». Autrement dit : dire qu’on n’est pas d’accord avec le gouvernement d’Israël, ce n’est pas être raciste contre les juifs.

Sources :
https://www.echr.coe.int – Communiqué de presse 169 – 11/06/2020
https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/11

Commentaires

  1. Un boycott est une manifestation de la liberté d’expression

    21 juillet 2020

    Skoby

    Si ce boycott se fait sans violences, tout le monde a le droit de donner son avis !

  2. Un boycott est une manifestation de la liberté d’expression

    16 juillet 2020

    Amandine

    J’aimerais que vous fassiez, dans ce type d’article, un bref historique qui permette de comprendre comment il se fait que la Cour Européenne des droits de l’homme a été appelée à se prononcer en cette matière : qui a intenté l’action originaire, et contre qui. Si ce sont des particuliers, une simple initiale suffit, S’il s’agit d’associations, ce serait bien que vous mentionnez leur nom. Cela permettrait de situer l’arrêt que vous commentez dans son contexte.