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Avril 2022

Crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide : de quoi s’agit-il ?

Le 15 avril 2022

Tous les jours, nous découvrons la guerre en Ukraine - un État indépendant et ses atrocités. Des villages entiers sont détruits, leur population massacrée. Des millions d’Ukrainiens sont sur les routes européennes. Pour qualifier ces actes commis en Ukraine par la Russie ,on parle de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, parfois de génocide. Ces crimes sont punissables selon le droit international.

Quand peut-on parler de ces différents crimes ?

Ils sont imprescriptibles

Selon les cas, lesa auteurs de crimes ne peuvent plus être poursuivis et jugés après un certain nombre de mois ou d’années. On dit alors qu’il y a prescription. Mais ce n’est pas le cas des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide : ces crimes internationaux peuvent toujours être jugés, ils sont imprescriptibles, donc leurs auteurs peuvent toujours être jugés. Il faut tout de même vérifier que ces actes étaient bien considérés comme des crimes internationaux quand ils ont été commis.

Le crime contre l’humanité

La notion de crimes contre l’humanité date de 1945, quand les crimes commis par l’Allemagne nazie ont été jugés à Nuremberg.
On parle de crimes contre l’humanité à propos d’actes inhumains commis contre une population civile, dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique.
Ces crimes doivent donc avoir été perpétrés lors d’une attaque de grande envergure. Celle-ci doit également avoir été systématique, donc planifiée et organisée.
Ce crime contre l’humanité peut être commis en temps de paix ou de guerre.
Il est punissable en droit belge et en droit international.
Parmi les crimes contre l’humanité, citons le viol ou les violences sexuelles, la réduction en esclavage, la torture, la déportation forcée d’une population…

Le droit de la guerre

Comme la notion de crimes contre l’humanité, celle de crimes de guerre date de 1945 et du procès des hauts responsables de l’Allemagne nazie.
Les crimes de guerre sont de graves violations des lois et coutumes de la guerre. Eh oui, il existe bien des « lois de la guerre » ! Celles-ci imposent notamment aux belligérants de distinguer les populations civiles et les combattants. Elles ont pour objectif la protection des civils, des prisonniers de guerre, des blessés, des malades et du personnel soignant. Quelques exemples :

  • elles interdisent certaines méthodes et certains moyens de combat (par exemple, l’utilisation des mines anti-personnel, des armes chimiques, et bactériologiques) ;
    - *elles interdisent de maltraiter des populations inoffensives ;
  • elles interdisent de tuer ou mutiler un ennemi qui s’est rendu.
    Les lois de la guerre sont donc un ensemble de règles internationales. Elles constituent le droit international humanitaire, qui dit ce qui est permis et interdit en dans le cadre de conflits.
    Ces lois sont universelles.

Le crime de guerre

Au départ, les crimes de guerre étaient définis comme de graves violations des lois et des coutumes de la guerre, par des forces armées régulières, lors de conflit entre États. Mais la notion a été élargie et peut maintenant concerner des conflits entre un État et des groupes rebelles. Ces crimes de guerre peuvent être des assassinats, des mauvais traitements, des déportations de population civile, des exécutions d’otages, des destructions de villes, etc.
Lorsque les mêmes faits peuvent être à la fois qualifiés de crime contre l’humanité et de crime de guerre, le procureur opte pour l’une ou l’autre qualification, voire pour les deux, en fonction des éléments dont il dispose. Le tribunal (par exemple la Cour pénale internationale) a le dernier mot.

Le crime de génocide

La troisième grande catégorie de crime international est le génocide. Un génocide, c’est l’anéantissement, la suppression méthodique d’un groupe de personnes, à cause de leur race, de leur nationalité, de leur religion, dans le but de faire totalement disparaître ce groupe. Et cela, au nom d’un principe raciste parce que ces personnes sont considérées comme non seulement différentes mais inférieures.

La parole aux tribunaux

Tenant compte de ces définitions précédentes, un procureur peut donc bien envisager que les actes commis par la Russie constituent des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité. Et, si l’on peut prouver que les habitants du village de Boutcha ont été tués parce qu’ils étaient ukrainiens, ce massacre pourrait être considéré comme un génocide.

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