Dans une salle de l’Université de Mons, décorée années ’50, trône une vieille radio, des cartes jaunies, des coffres et des loupes.
Mots-clés associés à cet article : Études de droit , Droit , UMons , Université de Mons
Voici… des étudiants de Bac, déguisés en Sherlock Holmes et Docteur Watson, qui mènent l’enquête : ces célèbres détectives ont bien résolu le mystère du chien des Baskerville mais celui de la politique belge, c’est tout autre chose !
Alors, sous la forme d’escape-game proposé et réalisé par les bacheliers, des élèves de sixième secondaire vont aller de question en question pour s’informer le plus finement possible au sujet des élections. Eh oui, en Fac de droit, à Mons, Emmanuelle-Anne Bourgaux, professeure de droit constitutionnel, a l’art d’utiliser à ses fins l’univers actuel des étudiants pour les aider à s’intéresser et à intégrer la matière de leurs cours !
Ici, dans cet « Escape-game électoral », les énigmes à résoudre n’étaient pas policières mais politiques : comment « bien » voter ? Qu’est-ce qu’un vote blanc ? Un vote nul ?
Cet escape-game électoral est une illustration de nombreuses initiatives pédagogiques appelées « 3R ». Citons par exemple « Game of Throne en Hainaut », permettant aux étudiants de découvrir et de s’approprier l’histoire du droit dans leur région, avant de la rendre publique par des expos, vidéos, dessins. Certains ont ainsi découvert les procès en sorcellerie qui aidaient les autorités à montrer qu’elles avaient bien le pouvoir de la justice.
Ou encore le « Laboratoire démocratique », les « Assemblées constituantes », le « Démocrathlon »… pendant lequel les étudiants sont devenus (et redeviendront l’an prochain) assesseurs aux élections dans leur commune. Et ce n’est pas tout !
Trois objectifs également poursuivis
Ces initiatives pédagogiques, appelées « 3R », poursuivent un triple objectif :
- « Revaloriser l’enseignement universitaire par des pratiques innovantes ». Miser sur les ressources, les compétences, la créativité des étudiants. Les responsabiliser, leur permettre d’apprendre en s’amusant et d’acquérir, à la fois, un savoir-penser et un savoir-être.
- « Réenchanter la démocratie et la citoyenneté » en permettant aux étudiants de passer d’un savoir théorique à une pratique concrète. Simultanément, ouvrir ces projets au public, lui offrant également une expérience de pratique démocratique.
- « Réaffirmer la place de l’université dans la cité », en ouvrant les portes pour que les étudiants sortent tandis que le public extérieur y est accueilli.
Ces projets vont donc associer un emballage, une mise en scène qui colle à l’univers des jeunes, un important travail de recherche d’informations, de questionnements et de restitution, une confiance inébranlable dans les capacités et la créativité des étudiants, une volonté que tous mettent la main à la pâte.
Madame Bourgaux est convaincue et convaincante ! « Dans une période aussi compliquée, répète-t-elle, il faut apprendre aux jeunes à (se) faire confiance et à s’investir. Il faut les responsabiliser ! Ces initiatives pédagogiques les y aident ».
Quand elle explique ces projets, Madame Bourgaux utilise le « On » ! Le pluriel est de mise, le travail est toujours collectif !
Commentaires
Il n'y a encore aucun commentaire sur cet article. Soyez le premier à réagir!