L’incitation à la haine est condamnée

3 janvier 2021

L’actualité commentée

Janvier 2021

2017 : sur une page Facebook, deux responsables d’un mouvement appelé « Identitaires Ardenne » publient des commentaires à caractère raciste et xénophobe. Un exemple, cité par le Centre interfédéral belge contre les discriminations et pour l’égalité des chances UNIA : ce texte « Faites votre devoir de patriote. Combattez l’Islam. Rejoignez-nous ! » est diffusé sous une affiche illustrée d’une personne armée en tenue de camouflage. Ou encore : « L’Islam est un danger et une énorme plaie pour le monde, ils ne cherchent que la fin de notre civilisation ». Et ces commentaires ne sont pas les plus violents !

Photo @ PxHere

Ce groupe est suivi par plus de 2 000 personnes. Il se présente comme un « défenseur des intérêts de notre patrimoine face aux revendications et à la conquête de notre territoire par une civilisation archaïque ».
UNIA porte plainte et l’affaire est portée devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau contre les administrateurs du groupe Facebook « Identitaires Ardenne ». Le Centre fédéral les accuse d’incitation à la haine et à la violence.

Liberté d’expression ou condamnation ?

Les deux hommes contestent l’incitation à la haine et invoquent une manifestation de leur liberté d’expression. Ils estiment que leur jugement est une preuve de l’absence de cette liberté d’expression en Belgique.
Selon le tribunal, « les deux prévenus affichent une hostilité très claire à l’égard de la communauté musulmane ; cela ressort très clairement tant de leurs propos à la police, à l’audience que du programme des mouvements qu’ils ont créés ». Ils ont clairement incité à la haine et à la violence.
Le 22 octobre 2020, le tribunal de Neufchâteau les reconnait donc coupables d’incitation à la haine et à la violence. Il les condamne à une peine de six mois de prison et à une amende de 800 euros. De plus, ils devront payer un euro symbolique à UNIA et 1 140 euros d’indemnité de procédure.

Alors que l’actualité est tragique…

UNIA conclut : « La publication et le partage de contenus haineux sur les réseaux sociaux sont non seulement contraires à la loi mais peuvent avoir des conséquences dramatiques sur le vivre-ensemble dans une société démocratique. Alors que la liberté d’expression est une des pierres angulaires de la démocratie, l’incitation à la haine ou à la violence en constitue la limite ». Et le Centre fédéral rappelle l’assassinat de l’enseignant français Samuel Paty ayant donné cours sur les caricatures de Mahomet, une actualité qui « montre tragiquement à quel point l’incitation à la haine et à la violence sur les réseaux sociaux peut avoir des conséquences graves ».
En d’autres occasions, la Cour européenne des droits de l’Homme a elle-même décidé que la liberté d’expression a des limites. Par exemple, elle n’autorise pas les discours haineux ou racistes.

Votre point de vue

  • paul
    paul Le 31 janvier 2021 à 09:26

    Ok très bien, cependant dommage qu’on agisse pas de la sorte pour les personnes des quartiers chauds de Bruxelles qui font de même avec nos institutions.... on est pas à Neufchâteau là

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  • Skoby
    Skoby Le 5 janvier 2021 à 17:56

    Je n’ai pas lu ce message. A la Justice de faire son travail.

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  • Amandine
    Amandine Le 5 janvier 2021 à 16:05

    Je viens de lire un article intéressant "Impasses des politiques identitaires", de Stéphane Beaud et Gérard Noiriel, dans le Monde Diplomatique de janvier 2021, p. 3,

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  • Edith Rozenberg
    Edith Rozenberg Le 5 janvier 2021 à 11:05

    Bonnes nouvelles mais condamnations légères...

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