Une cour d’appel condamne pour racisme et négationnisme

26 juin 2025

Le 5 septembre 2018, l’émission Pano, à la VRT, enquêtait sur le mouvement étudiant d’extrême droite appelé « Schild en Vrienden » (« Bouclier et amis »). Elle y montrait l’existence de nombreux échanges racistes et antisémites existant sur des forums de discussion fermés. Schild en Vrienden encourageait aussi l’armement et l’entrainement au maniement des armes à feu. Il glorifiait encore l’holocauste ; ainsi appelle-t-on le génocide des Juifs pendant la guerre 1940-1945.

Mots-clés associés à cet article : Délai raisonnable , Racisme , Négationnisme , Antisémitisme

En juin 2019, le fondateur de Schild en Vrienden, Dries Van Langenhove, a été inculpé avec six autres membres de ce groupe : ils sont suspectés de n’avoir pas respecté la loi sur le racisme et le négationnisme – c’est-à-dire la négation de l’holocauste – et celle sur la détention d’armes.
Ce 20 juin 2025, Dries Van Langenhove est condamné par la Cour d’appel de Gand.
Que s’est-il passé entretemps ?

Premières condamnations

Le procès se tient au Tribunal correctionnel de Gand. Pour ce tribunal, « En tant que fondateur et dirigeant de Schild en vrienden, Dirk Van Langenhove est considéré comme l’administrateur du groupe Facebook et du groupe Discord de Schild en Vrienden ».
Ses avocats prétendaient que les messages étaient partagés dans des groupes privés. Mais le tribunal a estimé que les groupes mis en cause pouvaient être considérés comme des lieux accessibles à un certain nombre de personnes qui ont le droit de s’y réunir et de les consulter.
Autre défense des avocats : les messages concernés étaient des « blagues ». Ils affirmaient donc qu’ils n’incitaient pas à la discrimination, à la ségrégation, à la haine ou à la violence. Pas d’accord, le tribunal avait estimé que le dossier montrait bien que Schild en Vrienden défendait les idées des nazis (« s’est nourri de l’idéologie nazie ») et voulait détruire la société démocratique.
Le 12 mars 2024, le Tribunal a condamné Dries Van Langenhove à une peine d’un an de prison ferme pour infraction à la loi sur le racisme et le négationnisme. Se sont ajoutés à cette peine dix mois de détention avec sursis pour violation de la loi sur la détention d’armes et une amende de 24.000 euros. De plus, comme le prévenu, « par son comportement criminel, nie largement à autrui les droits fondamentaux consacrés par la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la Convention européenne des droits de l’Homme, la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et la Constitution belge, il est privé de ses droits civils et politiques pendant dix ans ».
Pas d’accord avec le jugement du Tribunal correctionnel, Dries Van Langenhove s’est alors adressé à la Cour d’appel. Les six autres accusés, condamnés eux aussi, l’ont suivi.

En appel

Le jugement en appel – que l’on appelle alors arrêt – a plusieurs fois été reporté, les avocats de Van Langenhove ayant beaucoup agi pour retarder ce jugement (par exemple en demandant que les juges concernés soient récusés, c’est-à-dire remplacés par d’autres juges).
Le 20 juin 2025, la Cour d’appel de Gand, à son tour, a condamné Dries Van Langenhove. Ainsi que le prévoit le Code pénal quand il y a dépassement du délai raisonnable, ce que reconnait la Cour, la peine est moins sévère : un an de prison avec sursis et une amende de 1.600 euros. Une réduction de peine qui s’expliquerait par le dépassement du délai raisonnable en matière pénale.
Six autres accusés ont également été jugés pour des raisons semblables. Le bras droit de Van Langenhove a écopé de huit mois de prison avec sursis et d’une amende de 8.000 euros. Quatre autres membres de Schild en Vrienden sont condamnés à six mois de prison avec sursis et à une amende de 8.000 euros. Le dernier accusé bénéficie d’une suspension du prononcé, c’est-à-dire qu’il n’est provisoirement pas jugé s’il respecte différentes conditions, comme une visite guidée à la Caserne Dossin à Malines, là où pendant la guerre de 1940, des juifs et des roms vivant en Belgique ont été réunis avant d’être conduits vers les camps d’extermination.
Dries Van Langenhove n’est plus privé de ses droits civils et politiques.
Pas d’accord avec cette condamnation, Dries Van Langenhove et les cinq autres condamnés ont décidé de se pourvoir en cassation.

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