Le 30 janvier 2023, un jeune Dinantais mineur ayant commis des infractions s’est retrouvé devant une juge du tribunal de la jeunesse. Son père l’accompagnait à l’audience et il a tenu des propos misogynes. Il a ensuite envoyé un courriel au greffe. Il y indiquait « ne plus vouloir être convoqué tant qu’il n’y aurait pas plus de représentants masculins ».
En février 2023, suite au jugement rendu, il se manifeste à nouveau par courriel. Il indique alors qu’il est devenu misogyne à cause du nombre trop important de personnes de sexe féminin, tant dans l’enseignement que dans la justice. Il précise que les femmes « ne prennent que des décisions dictées par leurs émotions ».
Mots-clés associés à cet article : Suspension du prononcé de la condamnation , Sexisme , Misogynie

Accusation
Ses propos lui valent d’être accusé de faits de sexisme et d’outrage à magistrat. Le 24 octobre 2024, il se retrouve devant le Tribunal correctionnel de Namur.
Le Parquet requiert alors une peine de travail de 80 heures. Pour qu’il y ait « sexisme », il faut que les faits aient eu une certaine publicité. Ce qui est effectivement le cas puisque les courriels ont été envoyés sur une adresse que différentes personnes pouvaient atteindre. Rappelons que la misogynie est un mépris affiché, une hostilité manifeste, envers les femmes ; le terme vient du grec ancien misos (haine) et gyné (femme).
Le prévenu s’est présenté sans avocat. Il a expliqué son comportement par de la colère. Il a demandé une « suspension du prononcé ».
À l’issue d’un procès pénal, un juge peut décider de constater qu’une personne est coupable, mais de ne pas prononcer de peine à condition que la personne ne commette plus de nouvelles infractions pendant un certain temps. On dit alors qu’il y a suspension du prononcé.
Le jugement
Le 21 novembre 2024, le Tribunal correctionnel de Dinant a effectivement accordé la suspension du prononcé pour une durée de trois ans. Le père de famille est acquitté de la prévention d’outrage à magistrat.
Petite remarque malicieuse : cet homme a été jugé par une dame et la représentante du Parquet était également de sexe féminin…
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