« Vous êtes tous des terroristes, vous n’avez pas le droit de vivre ici ! », « Vous méritez d’être éradiquées de ce monde ! » Ainsi, en avril 2021, un homme importune une femme musulmane avec ses trois enfants. Entre novembre 2021 et août 2023, il s’adresse de nouveau à des femmes musulmanes à proximité d’une école, il y revient régulièrement et les interpelle : « Hezbollah, terroristes, Al Qaïda, vous méritez la mort, à bas les mollahs ». À nouveau, en octobre 2022, il poursuit une femme musulmane en lui disant qu’il veut l’étrangler avec son foulard…
Les victimes ont porté plainte. UNIA (le Centre interfédéral pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations) s’est joint à elles. Cet homme a été jugé par le Tribunal correctionnel de Bruxelles (francophone) le 24 juin 2025.
Que dit le jugement ?
Mots-clés associés à cet article : Peine , Maison de justice , Terrorisme , Commission de probation , Harcèlement , Non-discrimination , Discrimination , Discours de haine , Islam , UNIA , Religion , Peine de probation , Probation , Centre interfédéral pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations (UNIA) , Incitation à la haine et à la violence , Menace , Circonstances aggravantes
 
				
				
			Différents motifs et des circonstances aggravantes
Pour certains de ces faits, il est accusé d’incitation à la haine ou à la violence et encore de menace d’attentat contre les personnes ou les propriétés.
Il aurait ainsi agi parce qu’il s’adressait, non pas à n’importe quelles femmes, mais à des musulmanes et cela, parce qu’elles étaient musulmanes. Il avait donc un mobile lié à la haine contre des personnes à cause de leur religion, un mobile qu’on appelle « discriminatoire ».
Précisons qu’il existe en Belgique une loi « anti-discrimination ». Cette loi du 10 mai 2007 édicte que s’en prendre à un individu à cause de sa religion, son sexe, sa couleur de peau et d’autres critères protégés est interdit et donc punissable. S’ajoutant à une infraction, une discrimination constitue une circonstance aggravante.
Un jugement
Le Tribunal reconnait les circonstances aggravantes concernant le harcèlement et l’incitation à la haine ou à la violence et la menace d’attentat contre les personnes ou les propriétés. Le prévenu s’est bien adressé à ces femmes parce qu’elles étaient musulmanes. Il avait bien un « mobile discriminatoire ».
Pour l’ensemble de ces faits, le tribunal condamne le prévenu à une peine autonome de probation de 18 mois et à une amende de 1600 €.
Mais qu’est-ce qu’une peine autonome de probation ? Probation signifie « délai » ou « temps d’épreuve », fixé à dix-huit mois dans ce cas-ci. La peine est dite « autonome » : c’est une période de test, d’épreuve. Une peine de prison ou d’amende « subsidiaire » est toutefois prévue au cas où les conditions ne seraient pas respectées. Ces notions sont expliquées dans l’article suivant publié sur Questions-Justice  : « Pas de prison si… ».
La loi précise différentes conditions à respecter pour le condamné :
- il ne peut pas commettre d’infraction ;
- il doit avoir une adresse fixe et informer la commission de probation (l’organisme chargé d’accompagner les probations) et la Maison de justice de tout changement d’adresse ;
- il doit donner suite aux convocations de la commission de probation et la Maison de justice.
La Commission de probation peut fixer d’autres conditions, en fonction des faits commis et de la personnalité du prévenu. Cette commission vérifiera le respect des conditions fixées.
Les différentes victimes reçoivent des dommages et intérêts. UNIA a obtenu 500 € de dommages et intérêts.
Pas d’accord avec le Tribunal, le condamné a interjeté appel contre son jugement.
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